Début Septembre 2020, nous avons rapidement défini le montant de notre apport et nous avons pu nous lancer à la recherche du bateau idéal. Pour cela j’ai identifié 3 options possibles pour sélectionner un cata de plus de 45 pieds que nous souhaitons le plus marin et le plus performant possible afin de pouvoir naviguer en sécurité, maîtriser de notre route face aux dépressions et avoir un peu de sensations de barre pour le capitaine.
Option 1: Le bateau d’occasion
- Avantages: prix, disponibilité, équipements et bateaux amarinés
- Risques: problèmes techniques, mécaniques, usure des voiles, défauts cachés, pas d’historique du bateau, garantie,…
La recherche se fait autour d’un Lagoon 46 ou 50 récent principalement même si le bateau n’est pas très rapide, la revente me semble moins incertaine que pour d’autres modèles, la marque est fiable et il y a des réparateurs agréés dans quasiment tous les ports.
Option 2: Bateau neuf avec une exploitation locative avant et après la croisière
- Avantages: Bateau neuf, livré au printemps 2021, entretien et anneau gérés, possibilité de naviguer une saison avant le départ
- Inconvénients: il faut mini 4 cabines, risque de dégradation, bateau standard sans dérives, déperdition importante la première année, immobilisation du capital 5 ans minimum
Nous avons une belle opportunité à Hyères avec notre ami Philippe (APACA Catamaran) qui est concessionnaire Bali. Au-delà d’être un super gestionnaire de flotte, il est hyper motivé pour nous vendre un Bali 4.8 😉
Option 3: Bateau neuf revendu au retour
- Avantages: Bateau dédié à la grande croisière, cabine propriétaire, dérives, voiles performantes,…
- Risques: Déperdition sur prix d’achat, neuvage à faire, délais de construction et prix si chantier haut de gamme
Mes investigations tournent autour des chantiers Français reconnus: ORC, Catana et Outremer. Je m’intéresse aussi à la nouvelle gamme cousine de Lagoon: Excess 15 qui me semble être un bon intermédiaire entre un Lagoon 46 et un Catana 53 sur une base de Lagoon 50 sans fly avec un gréement performant et un régime minceur.
Suite à l’annulation du salon de Cannes au mois de septembre nous avons été conviés aux journées VIP des chantiers Catana/Bali et Outremer.
Catana / Bali
Petite frustration de ne pas avoir eu accès aux modèles Catana ni à un essai en mer. Nonobstant, Philippe nous réservé un super accueil et nous avons vraiment apprécié la visite du Bali 4.8. C’est le bateau idéal pour des vacances en famille avec un espace vie exceptionnel, le concept carré/cockpit est super sympa et le rapport poids/voilure assez intéressant. En revanche le fardage et le tirant d’eau m’emballent moins pour les qualités de navigation.
Nous passons pas mal de temps à bord, on échange, on parle de prix et nous buvons un verre….
Nous repartons quasiment convaincus d’acheter un 4.8, Marion n’est pas emballée par la ligne du 4.6
Philippe nous fera parvenir une offre sympa sur un bateau full options en version 5 cabines avec une jolie remise + pas mal d’options à prix coutant qui seront montées post livraison par ses équipes à Hyères. Le tout livrable au printemps 2021.
La simulation de gestion locative est conforme à ce que j’attendais: apport de 25/30% et les locations couvrent la LOA (ou le crédit) et les frais de gestion nous permettant pendant 5 ans de naviguer sans frais 3 semaines par an avec un anneau à Hyères et un accès à pied au bateau depuis l’aéroport !
Outremer
Nous prenons la route en direction de la Grande Motte depuis le Canet pour participer à une visite du chantier en fin de journée. Sur la route j’explique à Marion que nous allons sur ce chantier pour mon plaisir personnel, pour essayer un bateau de rêve et qu’il ne faudra pas qu’elle fasse une syncope si l’on en vient à parler de prix 😉
Avant la visite, nous avons la chance de pouvoir visiter le Gunboat 68 n°3 qui vient d’être mis à l’eau, il est juste magnifique.
Nous partons pour la visite du chantier présentée par Matthieu Rougevin-Baville, conception, fabrication à la main, rigidité de la structure, technologie d’infusion… C’est impressionnant et nous comprenons vite que nous sommes dans un autre monde…. Ici nous parlons de sécurité, fiabilité, navigation plutôt que de climatisation, solarium et lave-vaisselle…
On nous explique que ces bateaux se revendent quasiment aux prix d’achat, car le chantier ne livre que 25 bateaux par an tous modèles confondus. Pour les grands voyages, il est évident qu’un bateau qui fait du cap et qui est rapide est plus sécurisant sur les traversées, permettant de bien se positionner dans les dépressions.
Nous avons du coup un doute sur la conception et les performances d’un Bali pour faire deux transatlantiques en quelques mois et j’ai un peu de mal à trouver le sommeil.
Le dimanche matin, nous embarquons avec un petit groupe pour l’essai en mer d’un Outremer 51 !
Premier contact hallucinant, on sent immédiatement la légèreté et la rigidité du bateau. Sortie de port au moteur, aucun bruit, peu de trainée, ça me plait bien. 5 nœuds de vent, on envoie les voiles (je suis sceptique) mais quel plaisir de voir ces voiles magnifiques en Hydranet, le skipper envoie un superbe code D.
Qui veut barrer ? Ben… moi !!! Et là c’est le drame…
Me voilà calé dans le siège de barre, stick en carbone à la main. Je pipe légèrement au vent pour gonfler le code D et me laisse descendre doucement, la réaction est immédiate, le bateau réagit comme mes catas de sport… Sur le plan d’eau tout le monde est immobile, nous glissons déjà plus vite que le vent et je sens les réactions du bateau sous les fesses, il faudra me menacer pour que je rende la barre !! 🤣
Retour au près sous un magnifique code 0 noir, on se tient toujours à la vitesse du vent et sur le plan d’eau les autres bateau ne bougent toujours pas… Marion s’approche et me dit qu’elle trouve les sensations de glisse vraiment sympa, c’en est trop, mon cerveau entre en ébullition, il va falloir trouver une solution pour partir avec un bateau comme çà !!!
De retour à terre nous retournons seuls sur le 51 d’expo. Tout nous va, on se pose quelques instants dans le cockpit et nous interrogeons du regard. C’est Marion qui a parlé en premier, juste 3 mots: “On le fait !”
Et nous nous sommes retrouvés à discuter avec la société de financement qui à l’air plutôt optimiste. Même si nous n’avons pas encore de devis précis du bateau, nous signons un bon de réservation pour le seul bateau dispo sur les plannings de fabrication avant notre date de départ.
