5 mois déjà !

Nous avons emménagé sur le bateau le 7 juin et nous avons l’impression que c’était hier.

Début septembre, nous avons passé une quinzaine de jours au chantier pour que le bateau soit révisé. Cela a duré plus longtemps que prévu et nous n’avons pas été contents du résultat, les éléments principaux qui devaient être corrigés ne l’ont pas été comme le trampoline ou le grip du roof et certaines réparations ont tenues jusqu’à la sortie du port. Bref pas terrible, et ce n’est pas faute d’avoir été sur place. J’ai passé mon temps à relancer et à aller chercher les techniciens moi-même… Nous sommes partis le 12 septembre pour les Baléares et l’île de Minorque. Première navigation de nuit depuis longtemps, Maëlle nous avait rejoint pour vivre ses premiers quarts. Le moins que l’on puisse dire c’est que çà a été sportif avec du vent à 30 nœuds, une mer formée et des orages énormes au loin que nous avons bien évité. J’ai essayé de freiner un peu le bateau pour taper moins fort dans les vagues et laisser glisser les orages mais nous étions souvent au-dessus de 12 nœuds et dans la nuit, c’est impressionnant. Baptême sportif pour Maëlle qui aura du mal à prendre son deuxième quart 😉

Minorque a été une escale magnifique avec un premier mouillage génial à la Cala Son Saura ou nous étions super bien protégés du vent avec une eau cristalline. Nous sommes ensuite allés passer quelques jours à Mahon, une des plus grands ports naturels d’Europe. C’est Bonifacio en plus grand et en plus beau ! La visite de la Mola est incontournable et offre une vue exceptionnelle.

Sur la navigation entre notre mouillage et le port de Mahon, le pilote automatique nous a lâché et c’est la grosse tuile. A peine une semaine après notre départ du chantier, c’est rageant. Pas de dépannage possible aux Baléares, à force de palabre nous avons négocié que nos copains de Five, qui étaient coincés au chantier et en partance pour les Baléares, nous apporteraient un pilote de remplacement que je changerai moi-même. Changement de programme, nous partons les attendre à Soller sur la côte ouest de Majorque alors que nous n’avions pas prévu d’escale sur cette île.  Le mouillage est très difficile avec des bouées posées un peu partout et une accroche difficile. Nous avons quand même profité de la balade en petit train pour aller visiter le village très sympa. En début de soirée, un vent assez fort se met à descendre de la montagne, ça monte à 20 nœuds, on est bien accrochés, je ne suis pas inquiet. J’attends mon copain de Five, assis dans la jupe arrière. Il vient de prendre un filet dans une hélice et n’a plus qu’un moteur, ce qui est compliqué sur un cata. Je le guide au téléphone quand Marion m’appelle en panique, un bateau nous fonce dessus ! Et en effet, un voilier de 18.5 m et 25 tonnes a décroché et vient s’empaler dans nos étraves dans un grand fracas ! Il n’y a personne à bord, il fait nuit et le vent est de plus en plus fort…. C’est chaud et nous craignons que notre ancre ne lâche, ce qui nous conduirait tout droit dans les rochers derrière nous, ce serait la fin du voyage…  Le proprio arrive avec son équipage, ils étaient au resto. Ça crie beaucoup, je ne suis pas super agréable avec le mec. Son gouvernail s’est pris dans notre patte d’oie (corde qui relie les deux coques du bateau à la chaîne et donc à l’ancre) Il faut couper pour le dégager… On s’en sort enfin au bout de quelques heures, le bateau a souffert et j’ai les boules.

Le proprio s’avère être un gars sympa, il est évidemment très embêté et s’occupe de tout pour l’assurance. Une fois que tout est calmé je constate que les bateaux qui étaient derrière nous se sont éloignés et ceux de devant se sont rapprochés… Très bizarre, on n’a quand même pas fait avancer l’ancre pendant la bagarre ? Nos voisins nous dirons le lendemain qu’ils ont tous dérapé… Nous sommes le seul bateau à ne pas avoir bougé ! On doit avoir une bonne ancre 😉

Nous filons le lendemain à Andrax se mettre sur une bouée pour faire l’état des lieux, réparer le pilote et la patte d’oie. Tout rentre dans l’ordre et il n’y aura plus qu’un peu de gelcoat à passer sur les étraves. Rien de grave, nous pouvons reprendre la route vers Ibiza et Formentera !

La navigation se fera tristement au moteur car le vent n’est pas au rendez-vous mais le pilote fonctionne ! Nous resterons 3 nuits au mouillage de Talamanca à Ibiza qui est un vrai parking à bateau mais qui est bien placé pour visiter la ville à pied et se faire un bon resto.

Formentera sera beaucoup plus typique avec de superbes mouillages et des plages désertes (Tramontana, Pujols, Levante et s’Alga), nous y resterons 3 jours avant de prendre la direction de Carthagène avec une belle nav de nuit ou on s’est tiré une jolie bourre avec nos copains de Five. Au petit matin nous arrivons en vue du port le vent est parfaitement orienté avec la houle et nous galopons sous code zéro (la voile noire). J’essaye de passer la barre des 20 nœuds quand je m’aperçois que la voile se détache de la bôme ! La fixation à cassé, et pour cause elle n’était pas prise au bon endroit. La bôme ne tenait plus que part un tout petit fil messager et était pour le coup vraiment à un fil de tomber sur le roof ce qui aurait pu générer des dégâts importants… Fin de partie, on sécurise et on remballe tout, je réparerai au port. Carthagène est un port facile pour s’amarrer mais un peu loin de tout, heureusement que nous avons des trottinettes électriques ! Nous y ferons les stocks de jambon iberico au marché couvert qui est très chouette. Nous retrouvons au ponton plusieurs bateaux Français et l’ambiance est top, les apéros aussi 😉

2 nuits au port et c’est le départ pour Gibraltar. Nous ne ferons pas une bonne navigation, je n’ai pas regardé les courants, le vent n’a pas été aussi fort qu’attendu, et je n’ai pas voulu suivre les routages pour éviter de traverser le rail des cargos… On a bataillé à contrecourant, au moteur jusqu’à ce que nous n’ayons plus de gasoil… Malin comme un renard je n’avais pas fait les pleins pour profiter des prix détaxés de Gibraltar… On fini à la voile à 2 nœuds en traversant la zone d’attente des cargos qui s’amusaient à nous couper la route… La galère…

Au ponton à Gibraltar (plus précisément à la Linéa) tout le monde ne parle que des orques qui attaquent les voiliers dans le détroit et qui endommagent les gouvernails de bateaux… On stress un peu et on achète des pétards de plongée… Au cas où…

Gibraltar est vraiment spécial, il faut traverser la piste de l’aéroport pour y arriver, on déjeune à l’anglaise et les singes en liberté sur le haut du rocher sont vraiment marrants ! Elisa n’était quand même pas très rassurée.

Courte escale et on prend la route des canaries avec une belle navigation de trois jours, avec encore pas mal de cargos et pleins de dauphins. Nous avons été assistés pour la première fois par notre routeur qui nous fait un point météo tous les matins et nous propose un ou deux points de passages via l’Iridium (satellite). C’est rassurant et ça permet de nous conforter dans les choix de route. Le satellite ne nous permet pas d’avoir autant d’infos qu’à la maison avec un bon wifi, nous risquons de passer à côté de quelque chose.

Nous marchons super bien avec des moyennes à 10 nœuds mais nous avons encore une avarie la dernière nuit, l’écoute de grand-voile (cordage qui permet de tendre et de régler la voile) a cassé à 5h du matin. J’ai dû réveiller Marion pour affaler. Drôle de réveil que d’aller sur le roof ranger la voile avec beaucoup de vent et 2.5m de houle !

Nous avons mouillé à la Graciosa, notre point d’arrivée aux Canaries ! Un volcan, une plage superbe et un village sans route ou l’on marche pieds nus… Le premier grand dépaysement !

Après quelques jours de repos et de balades, nous sommes allés à Lanzarote, à la marina de Rubicon, ou nous avons fait un peu d’entretien du bateau : révision des moteurs, contrôle du gréement et remplacement d’une antenne VHF qui avait été mal montée.

Nous avons loué un van pour visiter l’île avec nos copains de Five et notamment le site exceptionnel de Timanfaya ! Encore pas mal de tapas et d’apéros. Nous avons fait un gros avitaillement, profitant des supermarchés et d’une voiture.

Nous finirons notre visite des Canaries par une escale à Tenerife qui est une grande ville, avec un vrai Carrefour, un grand Decathlon et des centres commerciaux ! Nous avons tenté l’ascension du volcan El Teidé qui culmine à 3700m mais c’était fermé pour cause de vent fort. Dommage mais le site était quand même impressionnant et le tour de l’ile en voiture super sympa.

Le temps passe vite, trop vite et nous n’aurons pas le temps de faire un stop à la Gomera qui était à notre programme et profitons d’une belle fenêtre météo pour prendre la route du Cap Vert.

C’est un gros morceau, il y a 1 600 km à parcourir dans un Alizé bien installé. La houle est un peu de travers et légèrement plus grosse qu’attendu et Marion et moi seront un peu brassés pendant 48 heures. Pour autant le bateau marche fort et nous faisons une route très propre et très rapide de 4 jours pour rejoindre l’île de Sal et le port de pêche de Palmeira où nous ferons notre entrée administrative au Cap Vert. Dépaysement total, nous sommes super bien accueillis. Au ponton des pêcheurs, des enfants nous attendent pour surveiller les annexes. Nous leur donnerons quelques vêtements et quelques pièces en plus de nos poubelles qu’ils tenaient absolument à récupérer. Nous n’avons pas trouvé un niveau de misère aussi important que ce que nous attendions, même si ça reste pauvre. Les gens sont bien habillés, c’est propre et nous n’avons pas rencontré de mendicité. Le prix du gasoil est le même qu’en France et de manière générale nous avons trouvé les prix plutôt élevés. On nous expliquera plus tard que tout a plus que doublé en moins de 6 mois. Nous avons quand même profité de nos premiers plateaux de langoustes et appris à être patients notamment pour activer une carte sim dans la boutique du village (1h30). La devise ici est « No Stress you are in Cabo Verde ! » et c’est très bien.

C’est ici que nous abandonnons nos copains de Five, avec un gros pincement au cœur, nous naviguons ensemble de puis l’histoire Soller, et c’était vraiment agréable. Nous avons filé à Mindelo, point de départ de notre transat.

Nous avons commencé par abandonné le bateau 2 jours à la marina (et ça fait bizarre) pour aller visiter l’île de Santo Antao et dormir à l’hôtel ! Cette ile est absolument magnifique et vertigineuse, c’est sec d’un côté et luxuriant de l’autre. La route de pavés qui passe par-dessus les montagnes est impressionnante, nous avons adoré. Dommage, qu’il y ait beaucoup de déchets…

Mindelo est une grosse ville pour le Cap Vert même si nous avons du mal à associer Mindelo à une ville comme on peut l’entendre en Europe. Nous prévoyions d’en faire le tour avant de partir, il y a apparemment des petits villages typiques.

Corentin et Papa que nous attendions à Mindelo pour un départ prévu le 14 on raté leur correspondance à Lisbonne et n’ont trouvé qu’un avion pour… L’île de Sal… Nous devons donc rebrousser chemin pour les récupérer. Ils sont bien arrivés et on est content de les avoir à bord, çà nous fera des heures de sommeil en plus et papi à déjà pris la relève du maître d’école ce matin 😉

Elisa est vraiment facile et les modules de cours défilent assez facilement et elle les fait avec plaisir. C’est quand même chouette de la voir progresser en écriture, en lecture et en calculs !

Nous allons finir l’approvisionnement en produits frais ici et laisser passer un gros passage de houle. Nous prendrons la route le 15.

Nous avons un petit blogue live pendant les navigations, sur lequel nous partageons quotidiennement la vie à bord et vous pouvez suivre l’évolution de notre position mise à jour toutes les heures : https://forecast.predictwind.com/tracking/display/SV-Summertime/

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6 commentaires sur « 5 mois déjà ! »

  1. Franchement bravo !
    Heureusement les petits soucis sont récompensés par des moments et lieux superbes, très heureux pour vous.
    Une histoire de vrais et beaux marins qui faudra rédiger un jour à la veillé….
    Abrazo

  2. Vos aventures se lisent comme un incroyable roman, que de souvenirs déjà accumulés pour vous et les enfants !
    Bravo pour votre ténacité dans les soucis et votre enthousiasme dans les moments de rêve ( incroyable la vidéo des dauphins corses !)
    Bon courage pour la grande traversée
    Dominique-le-cousin-par-alliance

Répondre à Houziel alainAnnuler la réponse.

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